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TARSANA ترسانة

Actualité de la défense et des industries militaires du Moyen-Orient اخبار الدفاع و الصناعات العسكرية في الشرق الاوسط

les normalisations, collaborations et alliances arabes avec Israël

 Traduction de la caricature: La saison de la normalisation

La normalisation des monarchies arabes avec Israël passe à la collaboration et alliances militaires.

Il était évident pour tout observateur que les accords d’Abraham qui ont pour objectif, la normalisation des relations entre Israël et certains pays arabes n’étaient que la première étape d’un plan plus global.

Ce plan cristallise de facto deux nouvelles configurations au Moyen-Orient.

D’un côté, cet alignement nouveau de certains régimes arabes crée un schisme au sein du monde arabo-musulman sur le soutien de la cause palestinienne et de l’autre crée une alliance pour faire bloc face à l’Axe de la Résistance et l’Iran. Ces deux objectifs intrinsèquement liés sont au bénéfice de Tel-Aviv.

Par contre, ce qui n’était pas évident pour les observateurs, c’est la vitesse à laquelle évoluent les relations entre ces pays que rien ne réunit, pour devenir des collaborations sécuritaires et aboutir directement à des alliances militaires. 

Beaucoup de médias ont évoqué récemment ces évènements, cela reflète une volonté évidente des régimes concernés d’afficher cette évolution, comme pour briser un tabou

Nous parlons aujourd’hui du Maroc et d’Israël qui ont conclu le mercredi 24 novembre un accord-cadre de coopération sécuritaire sans précédent lors d'une visite historique à Rabat du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz qui a été reçu en début de matinée par le ministre délégué marocain, Abdellatif Loudiyi. Ils ont signé un protocole d’accord de coopération sécuritaire sous tous ses aspects (planning opérationnel, achats, recherche et développement, etc.). Cela officialise la collaboration entre les deux pays après le scandale de l’espionnage marocain qui a utilisé le programme israélien Pegasus contre l’Algérie entre autres.  Le média ibérique « El Espagnol » a même évoqué la construction d’une base près de la frontière algérienne.

Si nous remontons deux semaines en arrière, nous évoquions la volonté de Ryad d’acquérir des systèmes anti-missiles israéliens. Une information relayée par des médias saoudiens. Ce n’est plus aussi embarrassant de parler de ces relations. Tout le monde en Arabie-Saoudite sait que les milliers de caméras intelligentes qui ont été installées dans le Royaume et particulièrement dans les villes saintes du Hejaz, sont une technologie israélienne et que la société britannique qui les a installés et qui les gère, n’est qu’une façade commerciale d’une entreprise israélienne connue.

C’est donc une entreprise israélienne qui gèrent les données pour le pèlerinage qui concerne potentiellement presque deux milliards de musulmans.

Il y a trois semaines, nous parlions de manœuvres navales conjointes entre le Bahreïn, les EAU et Israël en Mer Rouge : Les scénarios d’applications sont évidemment dirigés contre l’approvisionnement du Yémen et de l’Axe Gaza, Beyrouth, Damas par l’Iran.

Mais le pays le plus médiatisé pour sa collaboration pour le moment est indéniablement les EAU. Non satisfaite d’avoir accompli tout ce que les autres pays qu’on a cité ont accompli tel que les échanges d’informations, Abu-Dhabi ayant déjà livré sa base de données sur les expatriés arabes et musulmans sur son sol aux israéliens et ceci sans aucune restriction ou réserve. Pourtant le 25.11.2021, le média israélien Calcali a cité le ministre de la défense israélien Benny Gantz qui a déclaré qu’Israël n’exportera pas de technologies cybernétiques à ses amis arabes. Apparemment la confiance que les régimes arabes vassalisés accordent à Israël n’est pas réciproque.

Ajoutons à cela que Tel-Aviv s’est opposé à la vente de F-35 américain à Abu-Dhabi. Washington a proposé aux émiratis des F-35 rétrogradés à des standard inférieurs à ceux livrés à Israël, pour maintenir la supériorité aérienne de Tel-Aviv au Moyen-Orient.

Durant la dernière guerre entre les palestiniens et les israéliens en mai 2021 et qui a porté le nom l’Epée de Jérusalem, Abu-Dhabi a choqué l’opinion publique arabe en maintenant ses exercices aériens communs avec Tel-Aviv qui se déroulaient presque en même temps en Grèce.

Depuis que Tel-Aviv a repris ses hostilités envers les palestiniens de Jérusalem et déclenché une centième guerre contre les 2,2 millions d'habitants encerclés de la plus grande prison du monde, la Bande de Gaza, l'opinion publique du monde arabe et musulman s'est rappelé la connivence des régimes arabes qui prônent la normalisation avec Israël.

Tous ceux qui étaient indignés par ce rapprochement jugé par la majorité écrasante comme une trahison, espéraient voir un changement et un retour en arrière par ces régimes arabes qui collaborent avec l'état sioniste. La déception des peuples de la région est d'autant plus grande de constater que la collaboration a pris des allures d'alliance militaire réelle.

Non seulement beaucoup espéraient voir Abu-Dhabi arrêter ses investissements en Israël, mais ils ont constaté que cet appui économique et financier a augmenté pour dépasser les 13 milliards de dollars.

Les émiratis ne cachent plus leur alliance militaire et mènent ouvertement des exercices conjoints avec l'armée israélienne et particulièrement avec la force aérienne dont les pilotes israéliens entraînent leurs homologues émiratis en Grèce et aux USA.

Donc Abu-Dhabi collabore activement avec les services de renseignements israéliens selon les aveux de Tel-Aviv, ensuite ils s'allient ouvertement avec l'état hébreux contre une prétendue menace iranienne, puis ils investissent massivement dans l'économie de l'entité sioniste et sans même offrir une seule miette de pains à leurs « frères » palestiniens. Mais malgré tout cela, les « autorités des frères arabes émiratis » se sont indignés et ils ont été contester et se plaindre chez les palestiniens sous les bombes, d'avoir bombardé les citernes de gaz et pétrole israéliens de Tamara, car les Émirats-Arabes-Unis ont investi plus de 1,2 milliards dans ces installations israéliennes.

Et pour montrer qu'il n'y a aucune ambiguïté dans la position émiratie, le chef de la diplomatie et ministre des affaires étrangères émirati Abd' Allah Ben Zayed a déclaré son soutien à Israël en qualifiant la défense de Gaza d'acte de violence, c'est ce que nous pouvons comprendre de ses propos, relatés dans les pages de Khalij-24 un journal arabe consacré aux pays du Golfe. Ben Zayed a également rassuré le secrétaire d'état américain Anthony Blinken que Abu-Dhabi maintiendra son soutien aux Accords d'Abraham qui visent à normaliser les relations entre Israël et le Monde Arabo-musulman.

Les déclarations émiraties sont venues rassurer Israël alors que de plus en plus de voix médiatiques à l'intérieur de cette dernière s'élèvent contre la politique de leur gouvernement et insistent sur leur peur de voir gâcher ces relations israélo-arabes encore toutes fraîches. Ces voix israéliennes rappellent à leurs autorités l'aide précieuse que ces régimes collaborant apportaient discrètement à Israël, comme lorsque les émiratis achetaient des terres aux palestiniens en leur faisant croire qu'ils allaient investir dans des projets de développement qui vont les aider et les dupaient pour les revendre à des israéliens. Ces journalistes et analystes israéliens soulignent l'importance de ces relations et qu'elles ont atteint un niveau sans précédent.

Il n'y a plus aucune retenue ou gêne dans l’abaissement de ces régimes de pays « frères » poussant la traîtrise au comble et se plaignant ensuite envers ceux qu'ils ont trahi, pour que ces derniers épargnent leurs intérêts investis à Tel-Aviv.

 

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