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TARSANA ترسانة

Actualité de la défense et des industries militaires du Moyen-Orient اخبار الدفاع و الصناعات العسكرية في الشرق الاوسط

Moubarak part et confie le pouvoir à l'Armée Egyptienne.

Le haut commandement militaire égyptien se retrouve aux commande du pays

 

Au bout du dix-huitième jour de la révolution populaire en Egypte, le président Hosni Moubarak a démissionné et a chargé l'armée de gérer le pouvoir.

La révolution a appelé depuis le premier jour son départ et a insisté sur ce point. La colère a atteint son apogée vendredi avec le défilé des foules innombrables dans les rues. C'est par une déclaration du vice-président, le général Omar Suleiman, dans un communiqué laconique télévisée, que la nouvelle tant attendue est annoncée. Il a déclaré: «dans ces circonstances difficiles que traverse le pays, le Président Mohammed Hosni Moubarak, abandonne le poste de président de la république et charge le Conseil Suprême des Forces Armées de gérer les affaires du pays."

Immédiatement après l'annonce de démission de Moubarak qui règne depuis 30 ans, une liesse et une joie débordante de centaines de milliers de manifestants rassemblés dans la place Tahrir au centre du Caire, a éclaté.

Les millions de manifestants descendus dans la rue vendredi au Caire, en Alexandrie, à Mansoura et dans la plupart des provinces pour exiger le départ de Moubarak, refusent qu'il délègue ses pouvoirs à son adjoint, Omar Suleiman.

Mouhammad Al-Baradéii, ancien dirigeant de l'Agence International de l'Énergie Atomique et prix Nobel de la Paix, est considéré comme l'un des porte-paroles reconnu de la contestation populaire ou du moins comme un opposant politique au régime. Il a demandé publiquement aux forces militaires de sortir de leur neutralité contemplative et qu'ils assument un certain rôle d'arbitrage. Tout comme le peuple l'exigeait également, l'armée s'est engagée à assumer la mise en œuvre des réformes politiques promises par le président égyptien déchu.

  La passation de la gestion du pays à un commandement militaire ne va pas bouleverser les structures décisionnaires égyptiennes. L'Armée a toujours été mêlée aux affaires du pays, les généraux ne s'occupaient peut-être pas directement de politique, mais ils interféraient beaucoup sur les circuits économiques. L'Armée est employé comme une entreprise d'état, elle doit générer des revenu par ses propres moyens, alors elle construit des routes, gère des hôpitaux et possède ses propres terres agricoles ou usines de production textile. On estime que l'armée égyptienne a la main basse sur environ 25% du PIB du pays. Faut-il rappeler que tous les présidents, depuis l'avènement de Gamal Abd-El-Nasser en 1952, sont issus de l'institution militaire.

  Aujourd'hui, le commandement militaire suprême, est aux mains du Maréchal Tantawi. 75 ans. Un pilier du régime, nommé par Moubarak comme ministre de la Défense.

  Néanmoins l'armée reste populaire en Égypte, car contrairement aux forces de police, elle n'est pas perçue comme un appareil répressif à la solde du régime. Dès le début de la révolution, des voix populaires se sont élevés pour réclamer l'intervention de l'armée. On a vu plusieurs scènes ou les manifestants et les militaires se prenaient dans les bras, sans parler de la défection de trois hauts officiers qui ont rejoint les foules en colère.

Le fait que l'Armée se substitut provisoirement aux pouvoir civil, a été accueilli très favorablement par tous les courants de tous les bords, même par Les Frères Musulmans.

Washington a immédiatement déclaré qu'elle souhaite voir les accords de paix avec Israël se maintenir, quelque soit le nouveau gouvernement.

Est-il possible qu'un gouvernement démocratique, représentatif réellement de son peuple, continue à collaborer avec l'État Sioniste ou qu'il maintient le blocus frontalier sur Gaza? Des mesures prises par l'administration Moubarak et fortement contestées par les masses populaires.

Il ne faut pas oublier que l'actuel vice-président M. Omar Souleiman, est l'ancien commandant des Moukhabarat, les fameux services de renseignements égyptiens. Il est en tant que tel, le véritable architecte des relations avec Tel-Aviv.

L'Armée tiendra t-elle ses promesse? On le saura probablement dans les deux ou trois mois à venir.

 

 

 

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